Marion Aubert, diététicienne à la thalasso de Thalazur Cabourg, vous explique pourquoi le sucre raffiné est devenu un véritable ennemi pour la santé.
Le sucre raffiné déminéralise l’organisme :
Le sucre naturel, dans les fruits ou les plantes, est toujours associé à des minéraux et des nutriments qui permettent son assimilation dans l’organisme. Mais le sucre raffiné, plus ou moins blanc est « vide » de nutriments. Pour le digérer, l’organisme puise dans ses propres réserves de vitamine B et de minéraux dont le calcium. Le sucre, assimilé dans l’organisme, consomme des minéraux sans en apporter, d’où son effet déminéralisant. La surconsommation de sucre peut avoir pour conséquences un état de dénutrition.
La consommation quotidienne de sucre produit aussi un excès permanent d’acidité. Le corps pour maintenir constamment son équilibre acido-basique doit puiser plus de minéraux au plus profond du corps afin de neutraliser l’acidose. Ce dernier provoque les symptômes suivants : maux d’estomac, inflammations, irritations, acidité gastrique, infections bactériennes et bien d’autres.
C’est l’un des aliments les plus pro-inflammatoires. Aujourd’hui, la recherche suggère que l’inflammation chronique est associée à de nombreuses maladies modernes, comme l’obésité, le diabète et les maladies cardiaques. Cette inflammation favorise le vieillissement de nos cellules.
Le sucre est reconnu comme une des causes essentielles de l’obésité, la cause majeure de la carie dentaire.
Le sucre est une véritable dépendance dont il est difficile de se défaire :
En 1980, le Dr Abram Hoffer déclarait que « la dépendance du sucre est aussi forte que la dépendance de l’héroïne » ! Comme pour le confirmer, une équipe du CNRS (Conseil National de la Recherche Scientifique) de Bordeaux a testé le caractère addictif du sucre en donnant à des rats le choix entre une injection de cocaïne et une boisson sucrée. Ils ont choisi… le sucre !
En 2007, Serge Ahmed, directeur de recherche du CNRS, teste pour la première fois ces hypothèses. Dans ces expériences récentes, « des rats avaient le choix entre une boisson sucrée et des doses croissantes de cocaïne. Sur 100 rats testés, 94 préféraient largement le goût sucré aux sensations artificielles de la cocaïne. Les 6 rats restants étaient soit indifférents (4 rats), soit présentaient une légère préférence pour la drogue (2 rats) ! Il y avait donc une addiction réelle au sucre ».
La dopamine, la noradrénaline, sont sécrétées quand on prend un produit sucré, de la même façon que lorsque l’on prend une drogue. Le sucre élève en outre les niveaux de dopamine qui contrôlent les centres de récompense et de plaisir du cerveau d’une manière semblable à de nombreuses drogues y compris le tabac, la cocaïne et la morphine. La dopamine, elle, agit comme un stimulateur. On est agité, euphorique.
Les glucides favorisent l’augmentation de la sécrétion d’une autre hormone de bien être la sérotonine. Elle agit de façon positive sur la régulation de l’humeur. Les glucides à absorption lente sont à privilégier comme les céréales complètes et les légumineuses et non le sucre raffiné.
Quelle est l’efficacité des édulcorants lorsque l’on est en bonne santé ?
La saveur sucrée déclenche une sécrétion anticipatoire réflexe d’insuline. Elle provoque une hypoglycémie réactionnelle ouvrant d’avantage l’appétit.
Ainsi, la consommation régulière des édulcorants, dont le but est de freiner la consommation en calories, stimulent la prise alimentaire chez les personnes sensibles au sucre. On peut donc douter de leur utilité pour réduire surpoids et obésité. Il a été démontré que le seul fait de percevoir le goût sucré déclenche les systèmes métaboliques de réaction aux excès en sucre, par exemple la sécrétion d’insuline par le pancréas. Donc, si le produit a le goût du sucre, sans en contenir pour autant, l’insuline (hormone hypoglycémiante) sera sécrétée mais non utilisée à ses fins propres, aggravant ainsi l’hypoglycémie et par la suite logique elle favorise une prise alimentaire pour pallier au manque.
Leur principal avantage est de ne pas être utilisable par les bactéries de la bouche et donc de ne pas favoriser la carie dentaire.
Marion vous propose de tenter l’expérience suivante. Les papilles gustatives ont une mémoire courte. Elles se régénèrent, en moyenne, toutes les semaines. Si vous diminuez, voir supprimez le sucre rapide (sauf sous forme de fruit : 3 portions par jour maximum) sur une semaine, la sensation du goût sucré sera déjà différente, spontanément vous allez diminuer votre dose de sucre journalière tout vous semblera trop sucré !
Si vous êtes vraiment bec sucré, pas de panique, il y a toujours des solutions alternatives. Supprimez le sucre blanc et remplacez-le éventuellement, en quantité contrôlée, par du sucre de canne complet, du miel biologique non chauffé ou du sirop d’érable.